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STUDIO STYLE ALEX L'ECOLE DE LA PHOTOGRAPHIE
Cours de photographie - Le labo Noir & Blanc

Cours de photographie - Le laboratoire Noir & Blanc 
 
1 L'émulsion photographique noir & blanc.  
Comment est constitué un film noir & blanc ? Un petit tour sous le microscope nous montre qu'une émulsion non exposée présente des petits cristaux photosensibles ayant la forme de tablettes triangulaires ou hexagonales ; plus ces cristaux sont gros, plus ils sont sensibles à la lumière.  
 
Tous les films photographiques ont des caractéristiques particulières qui sont :  
 
 
La Rapidité,  
Le grain et le pouvoir résolvant,  
La sensibilité chromatique,  
La latitude de pose  
Et le contraste.  
1.1 La rapidité.  
 
C'est une des caractéristiques très importantes qu'il faut connaître pour déterminer les réglages de l'appareil selon l'éclairement du sujet.  
 
Pour exprimer la rapidité d'un film, une norme a été établie par les fabriquant : la norme ISO (anciennement ont parlait d'ASA - norme américaine - et de DIN - norme allemande). En fait la norme ISO est la même que l'ancienne norme ASA.  
 
Dans ce système, la rapidité d'un film double en même temps que le nombre qui l'exprime. Exemple : un film de 100 ISO et deux fois plus sensible qu'un film de 50 ISO.  
 
1.2 Le grain et le pouvoir résolvant.  
 
Le cristaux de sels d'argent photosensibles - dont on parlait plus haut - une fois impressionnés et développés donnent naissance à une image formé de grains d'argent métalliques. Les films comportant de gros cristaux - ce qui concerne donc les films très sensibles - donneront une image plus granuleuse qu'un film, plus lent, contenant de petits cristaux. C'est ce qu'on appelle "le grain".  
 
Bien entendu, un film photo ne peut enregistrer un détail du sujet plus petit que ceux des grains d'argent qui forment cette image. De ce fait, un film lent comportant de petits cristaux donnera un meilleur pouvoir résolvant (définition) qu'un film plus rapide.  
 
1.3 Sensibilité chromatique.  
 
Malgré que nous parlons de noir & blanc, que vient faire la couleur là dedans ? En fait, un film noir & blanc enregistre sous forme de gris plus ou moins denses les couleurs (les longueurs d'ondes de la lumière en fait), il faut donc qu'il soit sensible à certaines de ces couleurs.  
 
Une émulsion photo noir & blanc "ordinaire" est en fait uniquement sensible aux radiations bleues de la lumière blanche. C'est en fait l'émulsion que l'on utilise pour le tirage (papier classique non RC). Pour qu'elle soit sensible aux autres couleurs, il fait la chromatiser.  
 
L'émulsion utilisée pour la prise de vue est appelée PANCHROMATIQUE, c'est à dire qu'elle est sensible à l'ensemble du spectre visible (bleu - vert - rouge).  
 
On utilise parfois pour reproduire des sujets monochromes (en imprimerie notamment) des émulsions ORTHOCHROMATIQUES qui ne sont pas sensibles au rouge (microfilms, films art-graphique).  
 
1.4 Latitude de pose.  
 
En noir & blanc les différentes parties du sujet se distinguent par leur écarts de luminosité, autrement nommé contraste du sujet. Dans un paysage ensoleillé, les régions les plus claires peuvent être 50 fois plus lumineuses que les parties sombres. Dans cet exemple, l'écart de luminosité du sujet est de 1 à 50.  
 
La plupart des films ne peuvent enregistrer de tels écarts. Les écarts maximum de luminosité du sujet correctement reproduits par le film s'appellent INTERVALLE DE POSE CORRECTE.  
 
Si un film offre un intervalle de pose supérieur au contraste du sujet, on dispose donc d'une certaine latitude de pose, c'est à dire d'une certaine erreur d'exposition. Pour un sujet peu contrasté, une erreur de + ou - 100%, soit + ou - une valeur de diaphragme est acceptable (nous parlons toujours de noir & blanc).  
 
1.5 Contraste de l'émulsion.  
 
Un film négatif noir & blanc reproduit donc un sujet en une image noire et blanche et en demi-teintes. Plus de nombre de demi-teintes - donc de gris - est élevé, moins le contraste du film est important. Et inversement.  
 
De manière générale, les films lents (peu sensibles) sont plus contrastés que les films rapides.  
 
1.6 Les films spéciaux noir & blanc.  
 
Outre les films de prises de vues classiques, il existe des films spéciaux :  
 
Le film noir & blanc inversible.  
 
Il existait un film qui permettait d'obtenir directement des diapositives en noir & blanc, commercialisé par Afga du nom d'Agfa Dia-Direct. Après traitement par ce laboratoire - le film étant vendu développement compris - l'on obtenait donc des dias noir & blanc d'un contraste assez doux.  
 
Il est possible par un traitement d'inversion (très simple à faire soi-même) de transformer un film négatif noir & blanc et diapos noir & blanc lors du traitement.  
 
Le film noir & blanc infrarouge.  
 
Tout comme en couleur, il existe un film noir & blanc sensible à l'infrarouge. Il permet d'obtenir des images assez étranges mais très intéressantes : la végétation par exemple - qui reflète l'infrarouge - devient blanche sur le tirage final, donnant l'impression d'un paysage d'hiver... en plein été !  
 
 
2 Le laboratoire  
Un labo photo peut se réaliser dans n'importe quel local, la condition principale étant de pouvoir faire le noir le plus absolu. Il suffit de rester plus de 3 minutes dans le noir de la pièce, passé ce délai vous ne devrez distinguer aucun objet et aucun rai de lumière.  
 
Malgré l'étanchéité à la lumière, il est important que l'air soit renouvelé, d'une part pour respirer sans problème mais, et surtout, de ne pas être incommodé par les effluves des produits utilisés qui peuvent quelques fois être toxiques.  
 
Concernant l'éclairage de ce local - à part le noir absolu, si l'on peut considérer cela comme un éclairage - on devra obtenir un éclairage type lumière du jour (de préférence) afin de bien évaluer la densité des tirages et un éclairage de type INACTINIQUE.  
 
Le lumière inactinique est une lumière qui ne voile pas les émulsion qui ne sont pas sensibles... à cette lumière. Pour les papiers photographiques classiques on utilisera un éclairage rouge ou jaune/vert alors que pour les papiers ou films orthochromatique on utilisera un éclairage uniquement rouge. Bien entendu, aucune lumière visible ne pourra être utilisée pour les films de prises de vues qui seront à traiter dans le noir complet.  
 
Question chauffage, la pièce devra être maintenue idéalement à 20°C  
 
Concernant l'eau, qui est un élément indispensable au travail de labo, elle devra être courante. Il y a bien entendu toujours possibilité de laver les épreuves ailleurs que dans cette pièce.  
 
2.1 Disposition du labo.  
 
On distinguera deux plans de travail qui seront le plus éloignés possible l'un de l'autre : le plan sec, et le plan humide.  
 
Sur le plan sec, nous trouverons tout ce qui n'aime pas... l'humidité : l'agrandisseur et sa partie électrique, les produits en poudre, les films et papiers sensibles etc....  
 
Sur le plan humide, les bacs et cuvettes de traitement et les produits liquides.  
 
2.2 Matériel nécessaire.  
 
Pour le traitement des films (et des papiers).  
 
 
Une cuve de développement pour les film (cuve étanche à la lumière permettant de traiter le film en pleine lumière).  
Trois cuvettes en plastique pour le traitement des papiers.  
Des pinces à développement en INOX si vous ne voulez pas tremper vos mains dans les bains.  
Des éprouvettes graduées pour la préparation des bains.  
Des récipients de verre ou de plastique pour préparer et diluer les bains.  
Plusieurs bonbonnes de 1 ou 2 litres (quelques de 5 litres éventuellement) pour la conservation des bains.  
Un entonnoir.  
Un thermomètre de précision.  
Un ou de agitateurs en verre ou plastique (surtout pas en bois) pour la dilution des bains, surtout ceux en poudre.  
Des pinces pour suspendre les films (pinces à linge).  
Un compte-temps précis pour mesurer la durée de passage dans les différents bains.  
Pour l'agrandissement.  
 
 
L'agrandisseur complètement équipé : objectif, jeux de condenseurs (pour le noir et blanc éviter les agrandisseurs à lumière diffuse du genre tête couleur).  
Un margeur pour cadrer et maintenir le papier.  
Un compte-pose précis pour déterminer le temps d'exposition du papier.  
Des boites de papier sensible.  
2.3 Le papier sensible.  
 
Tous les papiers photos sont sensiblement constitués de la même manière que le film. Il existe, tout comme les films, différentes sortes de papiers.  
 
Epaisseur du support.  
 
Le support dit "papier" est l'épaisseur la plus courante (135 g / m²). La cartoline (250 g / m²) présente une plus grande rigidité. Ces deux support se rencontrent pour les papier dit "classiques".  
 
Le papier RC ou papier plastifié est le plus répandu : la papier est recouvert sur les deux faces d'une couche de résine plastique qui permet un traitement plus rapide et une absence de déformation.  
 
Structure du support et de l'émulsion.  
 
a/ Le papier brillant : sa structure lisse lui permet de reproduire les plus fin détails du sujet.  
 
b/ Le papier semi-mat : est moins réfléchissant que la papier brillant, il est plus facile à retoucher.  
 
c/ Le papier mat : il a le défaut principal de rendre les photos ternes mais, en contrepartie, ils se repiquent et se retouchent plus facilement.  
 
La teinte  
 
L'image prend pour fond la teinte du support, c'est pour cela que la quasi totalité des papiers à un fond neutre blanc. Il existe encore toutefois des papiers spéciaux soit teintés "crème" ou de couleurs : or, argent, rouge, vert, bleu etc...  
 
Nature et rapidité de l'émulsion  
 
On distingue trois sortes d'émulsion de nature et de rapidité différentes :  
 
 
Les papiers au CHLORURE D'ARGENT sont des papiers lents, utilisables presque exclusivement pour des tirages par contact. Il se font maintenant très rares.  
Les papiers au BROMURE D'ARGENT sont universellement utilisés surtout sous la forme de "papier blanc brillant". Ils sont très sensibles et sont étudiés pour l'agrandissement des négatifs.  
Les papiers au CHLOROBROMURE D'ARGENT allient les qualités des papiers "bromures" à celles des "chlorures". Ils sont environ 10 fois plus sensibles, mais restent plus souples que les papiers au bromure d'argent. C'est dans cette sorte que l'on trouve le plus grand choix.  
 
Conditionnement du papier sensible  
 
Le papier photo est généralement disponible dans les formats standards : 9x13 - 13x18 - 18x24 - 24x30 - 30x40 - 40x50 - 50x60 (en cm). Le nombre de feuilles est en général de 10 et 25 feuilles pour les grands formats et 50 et 100 feuilles pour les plus petits. Il existe aussi en rouleau réservé aux machines de traitement automatiques.  
 
 
2.3.1 La gradation des papiers sensibles  
 
Les négatifs que vous agrandirez n'auront malheureusement pas tous le même contraste. Pour obtenir une image correcte, il faut tirer sur des papiers offrant une gradation adaptée à celle du négatif. Bien entendu de façon générale - si tout a été maîtrisé correctement : exposition à la prise de vue, développement... - le négatif aura un contraste dit "normal" et l'on tirera sur du papier au contraste "normal".  
 
Si le négatif est trop doux (peu contrasté) un papier plus contrasté permettra de compenser cet écart, l'inverse étant aussi possible ; un négatif dur (très contrasté) se tirera sur un papier doux.  
 
 
 
Les papiers à contraste variable  
 
La fabricants proposent maintenant des papiers à contraste variable dont la gradation varie suivant la couleur de la lumière qui éclaire le négatif. Fini les multiples boites de papiers de grades différents ! Avec une même sorte de papier - la même boîte - il est possible d'obtenir toutes les gradations par l'intermédiaire d'un jeu de filtres jaune et magenta :  
 
 
 
3 LE MECANISME DU DEVELOPPEMENT  
 
Lorsque l'émulsion photo est exposée à la lumière, elle subit une modification interne invisible à l'oeil : cette transformation s'appelle l'image latente.  
 
Le développement va consister à rendre visible cette image, c'est à dire à réduire le bromure d'argent insolé par un réducteur (le développateur). Cette réduction dissocie le bromure d'argent en argent métallique qui forme l'image négative.  
 
Le bromure d'argent qui n'a pas été insolé sera ensuite éliminé dans le bain de fixage, celui-ci suivi d'un lavage.  
 
Le bain d'arrêt  
 
Lorsque le développement est terminé, le film est soumis à un lavage pour éliminer le maximum de révélateur restant dans la gélatine. Le plus souvent se lavage est remplacé par un bain d'arrêt qui stoppe immédiatement l'action du révélateur : le bain d'arrêt qui est acide - acide acétique à raison de 30 cc par litre d'eau - neutralise aussitôt la base qui est dans le révélateur.  
 
Le fixage  
 
Le constituant essentiel d'un fixateur est l'hyposulfite de sodium, qui forme avec le bromure d'argent un sel complexe qui est soluble dans l'eau.  
 
Le fixage complet se fait en 10 mn à 20°C pour un fixateur "classique" et en 2 à 3 mn pour un fixateur "rapide". Après fixage le film ne craint plus la lumière.  
 
Lavage  
 
Il est extrêmement important : il a pour but de débarrasser le film de toute trace de produit chimique qui pourrait - à la longue - détériorer l'image : un film mal lavé ne se conserve pas longtemps. Pour une conservation de longue durée, il faut compter 30 mn de lavage en EAU COURANTE à 20°C pour un film, 2 à 5 minutes pour un papier plastifié et .... 1 heure pour un papier bromure !  
 
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Modifié en dernier lieu le 26.02.2007
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